Vous m'avez envoyé
cette lettre aussi, je vous réponds par politesse. Même si vous n'avez pas su
trouver mon adresse, ne connaissant pas la vôtre, j'utilise ce site en
formalisant ce que m'évoque au long de sa lecture, les termes de votre
courrier (donc il faut lire la lettre en parallèle).
Qui nous sommes ?!
Les Français ne sont
pas un, ils sont pluriels et divers.
La France est un pays différent!?
Tous les pays sont
différents, les comportements collectifs sont changeants, ils évoluent au cours
des époques selon leur environnement physique et sociétal.
Chez vous ce n'est
pas chez nous ou vice
versa.
Un collectif qui se
veut représentatif de tous les Français à l'issue d'élections ne reflète qu'une
certaine réalité de la collectivité à un moment donné. Il oriente pourtant notre
vie selon des intérêts discutables. Il faut remettre en perspective les résultats
de l'élection présidentielle du 1° et du 2° tour dans leur contexte pour constater
les écueils de notre démocratie.
Pourquoi cette
compassion déplacée pour ceux qui paient un impôt lourd; pour une notion de
partage qui n'existe pas et qui met à mal les discours de fraternité, d'égalité
et de liberté?
Droit de choisir son représentant?
Seulement parmi les candidats acceptés à postuler après un parcours canalisé
par des groupes s'appuyant sur des pouvoirs intellectuels, politiques ou
financiers.
Être Français, une fierté mal
placée devant la misère des habitants du monde pour ne pas regarder nos
responsabilités en face!
La "société de
consommation" a faussé nos repères et notre jugement sur les notions de
prospérité, de justice. Nous ne savons plus quels sont nos besoins fondamentaux.
Notre ambition doit-elle être de réussir ou de vivre
paisiblement dans notre "maison commune"?
Oui l'époque est
anxiogène et le constat de l'état de notre société nous demande de réagir sans condition et hélas la violence jamais acceptée, est toujours subie ou
combattue.
Cette initiative
d'un grand débat selon
des critères établis dans un planning contraint, suite à une éruption de
manifestations sociales, à la veille d'élections européennes n'engage pas
l'espoir de grandeur affiché et me semble relever davantage du calcul
politique.
Les
dysfonctionnements sont tels et dépassent tellement nos frontières que les
actions et réactions enclenchées ici ou là sont sources de déstabilisation
profonde. De par l'essence de l'espèce
humaine, un débat tardif sous la pression aura du mal à établir un équilibre sans auparavant subir des ruptures partielles
incontrôlées.
Le Grand Débat
(diminué) 4 thèmes avec des questions réductrices voire restrictives.
- Impôts et dépenses actions publiques
S'adresser aux
citoyens, leur poser des questions techniques sur la nature des impôts et des
dépenses quand on sait le manque de transparence d'un budget pour des néophytes
sans formation préalable, les interactions croisées entre ministères, les
notions d'engagement, de report… on est dans un total déséquilibre d'analyse et
de compétence.
- Organisation de l'état et des collectivités publiques
Que penser d'une
république représentative initiée à la révolution. La société n'a-elle pas
évoluée, un degré de maturité intellectuelle et d'analyse n'a-t-il pas été
atteint ?
En s'appuyant sur
notre constitution érodée depuis plus de deux siècles de gouvernance, ne faut-il
pas reconnaître la représentativité de nouvelles associations/organisations
pour les intégrer à nos assemblées en minorant le poids des partis politiques historiques, au profit de la société civile?
- La transition écologique
d'énergétique à
écologique elle s'enlise car la problématique est liée à la structure de notre
société et dépasse largement le cadre de notre territoire. L'économie de
marché, les intérêts particuliers nous empêche d'avancer sur les évolutions
sociétales nécessaires pour gérer la croissance exponentielle de la population
"l'heure est venue d'accepter une certaine décroissance dans quelques
parties du monde" la question du partage devient prégnante, nous ne
voulons pas nous la poser quelles qu'en soient les conséquences.
Pour vivre un
individu a besoin de se nourrir, de se maintenir en bonne santé, de s'abriter,
de partager son activité pour le bien commun. Reste à appréhender la notion de
besoin et de bien commun!
Si l'on connait
scientifiquement la nature et la part de ces besoins comment justifier et
accepter les écarts de conditions de vie des populations de la planète?
- Plus de force à la démocratie et à la citoyenneté
Tous ces termes sont
galvaudés et chacun y colle sa propre signification qui n'est jamais la même
que celle donnée par son voisin d’où des débats sans fin. L'espèce humaine est
ainsi faite que tout est rapport de force, opposition ou convergence d'intérêts
particuliers. Il faut l'accepter et sur des bases éthiques (humaniste,
philosophique, religieuse…) se positionner en son âme et conscience afin
d'entrer dans cet état d'actions et réactions pour une résultante approximative
d'un intérêt collectif hypothétique.
En conclusion, il
n'est plus acceptable que perdure cette république représentative d'un autre
âge ou des gens mandatés ne rendent plus de compte sur la totalité de leurs
décisions parce qu'ils ont été élus sur des phases temporelles de communication
intense.
Sans illusion,
Alain BONET
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