vendredi 25 janvier 2019

Ma réponse au président "granddebat.fr"


Vous m'avez envoyé cette lettre aussi, je vous réponds par politesse. Même si vous n'avez pas su trouver mon adresse, ne connaissant pas la vôtre, j'utilise ce site en formalisant ce que m'évoque au long de sa lecture, les termes de votre courrier (donc il faut lire la lettre en parallèle).

Qui nous sommes ?!

Les Français ne sont pas un, ils sont pluriels et divers.

La France est un pays différent!?

Tous les pays sont différents, les comportements collectifs sont changeants, ils évoluent au cours des époques selon leur environnement physique et sociétal.

Chez vous ce n'est pas chez nous ou vice versa.

Un collectif qui se veut représentatif de tous les Français à l'issue d'élections ne reflète qu'une certaine réalité de la collectivité à un moment donné. Il oriente pourtant notre vie selon des intérêts discutables. Il faut remettre en perspective les résultats de l'élection présidentielle du 1° et du 2° tour dans leur contexte pour constater les écueils de notre démocratie.

Pourquoi cette compassion déplacée pour ceux qui paient un impôt lourd; pour une notion de partage qui n'existe pas et qui met à mal les discours de fraternité, d'égalité et de liberté?

Droit de choisir son représentant? Seulement parmi les candidats acceptés à postuler après un parcours canalisé par des groupes s'appuyant sur des pouvoirs intellectuels, politiques ou financiers.

Être Français, une fierté mal placée devant la misère des habitants du monde pour ne pas regarder nos responsabilités en face!

La "société de consommation" a faussé nos repères et notre jugement sur les notions de prospérité, de justice. Nous ne savons plus quels sont nos besoins fondamentaux.

Notre ambition doit-elle être de réussir ou de vivre paisiblement dans notre "maison commune"?

Oui l'époque est anxiogène et le constat de l'état de notre société nous demande de réagir sans condition et hélas la violence  jamais acceptée, est toujours subie ou combattue.

Cette initiative d'un grand débat selon des critères établis dans un planning contraint, suite à une éruption de manifestations sociales, à la veille d'élections européennes n'engage pas l'espoir de grandeur affiché et me semble relever davantage du calcul politique.

Les dysfonctionnements sont tels et dépassent tellement nos frontières que les actions et réactions enclenchées ici ou là sont sources de déstabilisation profonde. De par l'essence de l'espèce humaine, un débat tardif sous la pression aura du mal à établir un équilibre sans auparavant subir des ruptures partielles incontrôlées.


Le Grand Débat (diminué) 4 thèmes avec des questions réductrices voire restrictives.


  • Impôts et dépenses actions publiques

S'adresser aux citoyens, leur poser des questions techniques sur la nature des impôts et des dépenses quand on sait le manque de transparence d'un budget pour des néophytes sans formation préalable, les interactions croisées entre ministères, les notions d'engagement, de report… on est dans un total déséquilibre d'analyse et de compétence.

  • Organisation de l'état et des collectivités publiques

Que penser d'une république représentative initiée à la révolution. La société n'a-elle pas évoluée, un degré de maturité intellectuelle et d'analyse n'a-t-il pas été atteint ?

En s'appuyant sur notre constitution érodée depuis plus de deux siècles de gouvernance, ne faut-il pas reconnaître la représentativité de nouvelles associations/organisations pour les intégrer à nos assemblées en minorant le poids des partis politiques historiques, au profit de la société civile?

  • La transition écologique

d'énergétique à écologique elle s'enlise car la problématique est liée à la structure de notre société et dépasse largement le cadre de notre territoire. L'économie de marché, les intérêts particuliers nous empêche d'avancer sur les évolutions sociétales nécessaires pour gérer la croissance exponentielle de la population "l'heure est venue d'accepter une certaine décroissance dans quelques parties du monde" la question du partage devient prégnante, nous ne voulons pas nous la poser quelles qu'en soient les conséquences.

Pour vivre un individu a besoin de se nourrir, de se maintenir en bonne santé, de s'abriter, de partager son activité pour le bien commun. Reste à appréhender la notion de besoin et de bien commun!

Si l'on connait scientifiquement la nature et la part de ces besoins comment justifier et accepter les écarts de conditions de vie des populations de la planète?

  • Plus de force à la démocratie et à la citoyenneté

Tous ces termes sont galvaudés et chacun y colle sa propre signification qui n'est jamais la même que celle donnée par son voisin d’où des débats sans fin. L'espèce humaine est ainsi faite que tout est rapport de force, opposition ou convergence d'intérêts particuliers. Il faut l'accepter et sur des bases éthiques (humaniste, philosophique, religieuse…) se positionner en son âme et conscience afin d'entrer dans cet état d'actions et réactions pour une résultante approximative d'un intérêt collectif hypothétique.

En conclusion, il n'est plus acceptable que perdure cette république représentative d'un autre âge ou des gens mandatés ne rendent plus de compte sur la totalité de leurs décisions parce qu'ils ont été élus sur des phases temporelles de communication intense.

Sans illusion,

Alain BONET

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